

Numéro 1 - 1977
« Notre devoir était de donner à tous les chercheurs, nationaux et étrangers, qui, avec le plus complet désintéressement se sont penchés sur notre histoire, la possibilité de faire connaître le fruit de leurs studieux et patients travaux. Les Annales monégasques se proposent de leur donner ce moyen. S.A.S. le Prince Souverain, en encourageant la réalisation de cette nouvelle revue, nous prouve l’intérêt qu’il porte aux disciplines historiques et la sollicitude qu’Il témoigne à ceux qui, à travers elles, se mettent au service de la renommée du pays ». Tel était le but que s’assignait Franck Biancheri, conservateur des Archives du Palais et fondateur de la revue, en prélude à ce premier numéro, très éclectique, alliant numismatique, linguistique, histoire militaire, religieuse et musicale.
UN CURÉ DE MONACO AU XVIIe SIÈCLE : DON DOMENICO PACCHIERO (1580/1585–1662) - 1977
Né vers 1580 - 1585 dans une ancienne et importante famille de Menton et de Roquebrune, Dominique Pacchiero devient, au XVIIe siècle, un personnage important de l’histoire monégasque. Très tôt attiré par le sacerdoce, il est nommé curé de la paroisse de Saint Nicolas, en 1615, par l’évêque de Nice et le seigneur et prince de Monaco, Honoré II. Homme d’Église, historien, chroniqueur et bientôt conseiller privé du prince, Don Pacchiero est un fin diplomate et un homme influent à Monaco.
DOCUMENTS D'ARCHIVES : LA RENCONTRE D'HONORÉ V AVEC NAPOLÉON AU RETOUR DE l'ÎLE D'ELBE, LE 2 MARS 1815 - 1977
Lors de son retour de l’île d’Elbe en 1815, près de Cannes, l’empereur Napoléon rencontre le prince Honoré V, qui vient reprendre possession de ses États. Cet épisode est à l’origine d’une anecdote en forme de boutade, probablement imaginée par un chroniqueur de l’époque, puis reprise dans les livres d’histoire et même par Alexandre Dumas dans un récit. Il s’agit pourtant d’une vision pittoresque éloignée de la réalité.
LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE DE MONTE-CARLO. DES MAISONS DE JEUX À LA SALLE GARNIER (1855-1879) - 1977
Parallèlement à la création de Monte-Carlo, la deuxième moitié du XIXe siècle voit se développer en Principauté des activités artistiques destinées à offrir des distractions à une clientèle européenne aisée venue passer la saison d’hiver à Monaco. En 1866, une petite salle de spectacle est créée et les premières saisons théâtrales sont données à Monte-Carlo. Cette vie lyrique se développe ensuite, avec, comme point d’orgue, la création de la salle Garnier à la fin des années 1870.
UN COMPOSITEUR MONÉGASQUE : HONORÉ LANGLÉ (1741–1807) - 1977
Issu d’une famille française d’origine picarde mais fixée à Monaco depuis le XVIIe siècle, Honoré Langlé montre très tôt des aptitudes musicales. Il est envoyé à Naples à 15 ans, pour y apprendre la composition. Après avoir dirigé le théâtre de la ville de Gênes, il prend la direction de la France en 1768 où il prend peu à peu une part active à la vie artistique parisienne, et parvient à un rang très honorable dans l’école française du moment.
MONACO : SON IDIOME NATIONAL - 1977
Après avoir évoqué l’importance et l’utilité de la dialectologie, l’auteur analyse le « parler de Monaco », son origine, son aire linguistique, ses spécificités. Il fait le point sur les concordances et les différences du monégasque avec le génois, ainsi que sur l’influence provençale.
LES SOURCES DE LA PASSIO DEVOTAE. UN MANUSCRIT INÉDIT. PARIS, B.N. LAT. 5248 (XIIe SIÈCLE) - 1977
Selon la tradition, Devota, Dévote, jeune chrétienne native de Corse, aurait été martyrisée sous l’empire de Dioclétien et de Maximien, en 303 ou 304. Son corps, dérobé par des chrétiens aurait été transporté à Monaco dans une barque et enseveli dans une vallée près d’une église dédiée à Saint Georges. La relation de ces faits nous est rapportée par un document connu sous le nom de Passio Devotae, ou Passion de Sainte Dévote, unique source biographique sur le personnage.
LA CONDAMINE AU MOYEN ÂGE - 1977
Située en contrebas du rocher, dans l’anse du port de Monaco, la Condamine pourrait faire figure de faubourg historique, par opposition au vieux bourg primitif recroquevillé sur un relief défensif, comme c’est le cas pour nombre de villes d’Europe au Moyen Âge. Il n’en est rien, cette plaine descendant vers le littoral n’est urbanisée que très tardivement. Jean-Baptiste Robert étudie l’origine du nom « Condamine », les raisons qui expliquent l’absence d’urbanisme, et évoque les quelques possibilité de culture qui ont pu exister là au Moyen Âge.
L’HÔTEL DES MONNAIES DE MONACO SOUS LE RÈGNE DU PRINCE HONORÉ V - 1977
Au début du XIXe siècle, manifestant la volonté de développer sa principauté, Honoré V tente de favoriser l’essor de petites industries à Monaco. Entre autres mesures, il décide de l’ouverture d’un Hôtel des Monnaies destiné à la frappe des pièces monégasques. L’activité de l’atelier débute en 1837 mais ne connaît pas le succès escompté. En 1838, un interdit lancé contre les monnaies de Monaco, tant en Piémont qu’en France entraîne l’arrêt de l’activité de l’atelier et le renvoi des ouvriers.
LA GARNISON DE MONACO DE 1215 À 1605 - 1977
En 1215 sont élevés les murs de ce qui est aujourd’hui le Palais princier, avec comme objectif de défendre les limites de la commune, colonie génoise peuplée par des citoyens venus de la métropole. Cette commune devient une ville de garnison abritant à l’origine essentiellement des soldats. L’article étudie l’évolution de cette garnison du XIIIe au début du XVIIe siècle.